mardi, avril 26, 2011

j'écris parfois...

L’oiseau

Elle arrivait à l’apercevoir quand il s’approchait un peu. Il suffisait que l’oiseau se place au bout de la branche du grand cyprès.

Elle passait alors un moment merveilleux à l’observer, à regarder la lumière jouer sur ses plumes, à écouter son chant léger et joyeux. Il avait une petite tête et un corps effilé posé sur des pattes souples. Toujours à l’affût, il s’envolerait au moindre bruit, elle le savait et savourait d’autant plus ces moments empreints de grâce.

Quand l’oiseau ne venait pas, elle était effondrée de tristesse. Plus que d’habitude. Elle se sentait vieille alors et seule. Pourtant, il y avait toujours du monde autour d’elle. Beaucoup trop de monde. Elle aurait voulu s’en aller avec l’oiseau, ne faire qu’un avec lui et quitter cet endroit qu’elle détestait par-dessus tout.

Par tous les temps, elle ne manquait pas de jeter un œil à la fenêtre. C’était souvent en fin de journée que le volatile se montrait. Il semblait apprécier la douce lumière du soir quand la nuit pousse à la porte mais que le jour résiste encore un peu.

Elle lui parlait souvent mais jamais à voix haute. Les autres se seraient moquées, l’auraient traitée de folle !

La conversation évoluait sur un tout autre plan. Tout y passait, les journées à rallonge, les frayeurs, la violence, les pleurs et les attentes, les joies parfois aussi. L’oiseau attendait la fin du monologue, le ponctuant de quelques trilles et hochements de tête. Elle priait que rien ne le fasse fuir avant qu’elle ait vidé son sac.

Question de survie.

Elle ne le voyait qu’au travers de la fenêtre qui lui faisait comme un cadre. L’oiseau était son œuvre. Une magnifique toile aux couleurs changeantes qu’elle peignait jour après jour.

Mais elle ne se faisait aucune espèce d’illusion.

Elle était dedans, il était dehors.

Elle était vilaine, il était somptueux.

Elle était entravée et lui….

Son cœur battait à tout rompre quand son esprit prenait de tels chemins tortueux. Elle luttait pour garder le contact avec la réalité. De toutes ses forces, elle luttait.

Plus le temps passait, plus cette rencontre furtive prenait de l’importance. Au début, elle ne se serait pas inquiétée d’une absence de quelques jours. Puis, elle se mit à se sentir mal les jours où l’oiseau manquait à l’appel.

Seule la perspective de le revoir le jour suivant la gardait en vie ; vacillante certes, presque éteinte sans aucun doute mais en vie.

Plus personne ne lui parlait puisqu’elle-même ne répondait plus et n’émettait plus aucun son. Personne non plus ne s’inquiétait de cet état de fait. C’est normal, dans ces conditions, de devenir légèrement étrange. Chacun à sa façon.

Après deux années de visites régulières, l’oiseau ne vint plus.

Elle n’en sut rien. Elle avait changé de corps et désormais, elle se voyait oiseau, posée sur la branche à côté de son ami. Ils s’envolaient tous les deux en parfaite synchronisation.

Elle toisait le monde. Elle sentait les odeurs du vent. Elle était libre à présent.

Lorsque son esprit fût tout à fait imprégné et définitivement incapable de revenir sur terre, elle ferma les yeux sur sa prison matérielle et mourût en sifflotant.

jeudi, avril 21, 2011

cochons et korrigans

Je continue à réfléchir et à dessiner les trois petits cochons tout en faisant des recherches sur un conte breton revisité par une amie...

jeudi, avril 07, 2011

Dans le cochon, tout est bon!

Je repars sur autre chose, un classique, en attendant des nouvelles des dossiers envoyés aux éditeurs. (les peuples du monde)
Le site Utales n'est pas encore fonctionnel et donc je ne sais toujours pas si mon abécédaire animalier sera plébiscité par le public. En tous cas, si ça marche, je compte présenter la version originale des trois petits cochons en anglais et en français!